Douleurs : Accueillir ses douleurs et ses messages

Douleurs : Accueillir ses douleurs et ses messages

Nos douleurs sont nos messagers

Ce titre n’est pas une insulte destinée à tous ceux qui souffrent de leur corps. Sûrement pas. Après mon burn out, je suis passé par des heures terribles, j’ai du faire avec mes douleurs, mes incompréhensions et accepter le message que ces douleurs me transmettaient. Je comprends et compatis envers tous ceux qui souffrent.

Depuis que je travaille avec Cap Santé Entreprise, je découvre à quel point la maladie et particulièrement la maladie chronique handicape nombre de nos concitoyens. Plus de 15 millions de malades chroniques en France, 1 personne sur 4 est touchée, 1000 cas de cancer déclarés par jour ! Et les chiffres sont en perpétuelle évolution, les études montrent que cela ne va pas s’arrêter là, malheureusement. Ce n’est pas être défaitiste, c’est la réalité.

Qui aujourd’hui n’est pas touché personnellement par la maladie, la douleur ou ne connaît pas un proche atteint d’un cancer ou d’une maladie ? Qui n’a jamais ressenti de migraines quasi invalidantes, de maux de dents épouvantables, de douleurs abdominales violentes, de dorsalgies plus ou moins supportables ? Et quand on est malade, la douleur apparaît souvent, une douleur physique, mental ou psychique.

Au travers de cet article, je vous propose de ne pas ajouter de souffrance à la douleur et d’envisager de décoder les messages de vos douleurs et d’entendre ce qu’elles veulent vous dire.

La douleur est un messager

L’être humain est ainsi rappelé à l’ordre par son propre contenant, ce véhicule performant qui peut tomber en panne et le martyriser sans crier gare, les causes des dommages corporels étant nombreuses, avec des conséquences souvent incontrôlables au début des manifestations symptomatiques.

Pourtant, pour moins souffrir, il faut accueillir la douleur, la médecine qui a fait des progrès gigantesques en un siècle dans ce registre pouvant parfois n’y pas suffire.

Prenons en compte les témoignages de personnes atteintes d’un zona : même le traitement médical adéquat peut donner des résultats insuffisants, pendant des semaines, voire des mois, quant aux ” brûlures ” éprouvées par le malade…

Quoi qu’il en soit, la douleur reste subjective dans la mesure où, en tant que signal, elle a des choses à nous dire. Le corps exprime à sa façon ce qui le blesse psychologiquement en premier lieu. Il a atteint ses limites. Lui aussi. Et il est bien évident que lorsque le soma n’en peut plus malgré les consultations et prescriptions médicales incontournables qui s’imposent toujours dans ces cas-là, il faut une solution d’urgence, solution toute personnelle qui se situe dans un accord/à-corps

Quand la douleur atteint son paroxysme

Quand la douleur atteint son paroxysme, un mauvais réflexe consiste à se mettre en position de défense : recroquevillé sur soi-même, souvent en position de foetus pour tenter inconsciemment de retrouver l’état paradisiaque de gestation où la protection maximum était assurée, le mal est à son apogée.

En étant attentif, on constate cependant que son intensité fluctue, faiblit un peu, puis reprend plus aiguë, à l’image et à la mémoire des contractions utérines qui ont accompagné notre naissance, apparaissant, puis disparaissant pour réapparaître à nouveau pour que la naissance advienne.

Mais, à ce stade de l’agression somatique liée à la maladie, il est donc absolument nécessaire d’adopter une attitude inverse de celle du repli physique sur soi.

Certes, la douleur va revenir à son plus haut degré d’intensité et on la redoute…

Admettons alors tout de suite de principe qu’elle est un message sensoriel intime et que, de fait, elle est légitime pour soi.

Elle arrive tel un bourreau ? Il faut la laisser se déployer. N’est-elle pas chez elle ?

Attendue comme une conseillère possible, accueillie comme matrice évolutive, elle prend sa place et investit maintenant tous les réseaux neuropathiques. Mais avec l’attention et le respect qu’on lui porte (ce n’est pas du masochisme), elle semble soudain et curieusement moins agressive car elle ” délivre ” et laisse un message à décrypter par l’intéressé.

Elle devient intéressante. Elle prévient qu’il faut opérer un changement dans son existence. Quand elle aura complètement fini son travail, c’est-à dire quand le psychisme aura compris et admis, elle s’en ira…

Je terminerai en citant Alexandre Jollien qui connaît bien la place du corps dans une quête spirituelle, plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’un corps en souffrance : “Ce qui m’aide, dans la souffrance, c’est de ne pas l’accepter clés en main, en bloc, mais d’essayer de l’assumer seconde après seconde. En ce sens, je ne vis pas deux fois de la même façon le fait d’être handicapé. Mais il faut se garder de grands discours. Devant la souffrance, on peut capituler, être détruit. Ce qui m’aide, c’est d’enraciner l’existence dans une dynamique de progrès. Essayer de faire du chemin chaque jour, même avec un corps défaillant, grâce à lui”.

Une référence : “Dis moi où tu as mal – Je te dirai pourquoi” – Michel Odoul