Résilience : L’optimisme face aux épreuves

Résilience : l’optimisme face aux épreuves

La résilience est la faculté de reprendre son pouvoir, la capacité de sortir grandi d’une épreuve, presque une renaissance.

La résilience est cette capacité que nous pouvons avoir de rebondir suite à un événement traumatisant. Il s’agit en quelque sorte de notre ressort psychologique qui témoigne de notre force intérieure. Lorsque nous sommes résilient, le traumatisme est perçu comme une épreuve que l’on peut dépasser plutôt que comme un malheur insurmontable.

« Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d’organiser une autre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis : la résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d’adversité. » – Boris Cyrulnik

Définitions

La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus, ou ne pas, avoir à vivre dans la dépression et se reconstruire. La résilience serait rendue possible grâce à la structuration précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l’enfance et parfois par la réflexion, ou la parole, plus rarement par l’encadrement médical d’une thérapie.

Quelle est l’origine du concept de résilience ?

Face aux traumatismes, certains s’en tirent mieux que d’autres. Ils vivent, rient, aiment, travaillent, créent, alors que les épreuves qu’ils ont traversées auraient logiquement dû les terrasser. Par quel miracle ?

Cette énigme s’appelle la « résilience ». Les recherches en ce domaine ont débuté dans les années 90, sous l’influence de psychiatres américains spécialistes de la petite enfance, tels Emmy Warner ou John Bowlby.

En France, Boris Cyrulnik a été le premier à s’y atteler. Dans son essai Un merveilleux malheur (Odile Jacob), il s’interroge sur les processus de réparation de soi inventés par les rescapés de l’horreur. Dans Les Vilains Petits Canards (Odile Jacob), il montre comment ces processus se mettent en place dès les premiers jours de la vie et permettent de se reconstruire après la blessure.

La résilience concerne-t-elle seulement les traumatismes profonds ?

On a le sentiment que ce terme ne s’applique qu’aux traumatisés profonds mais en réalité cela peut concerner chacun d’entre nous.

Les deux sont vrais. Boris Cyrulnik pense « qu’on ne peut parler de traumatisme – et d’évolution résiliente – que si l’on a côtoyé la mort, si l’on a été agressé par la vie ou par les autres, ou encore si des personnes de notre entourage ont été en danger ».

Mais les processus qui permettent de reprendre son développement après un coup du sort nous concernent tous, car ils obligent à penser la vie en termes de devenir, d’évolution. D’ailleurs, environ une personne sur deux subit un traumatisme au cours de son existence, qu’il s’agisse d’un inceste, d’un viol, de la perte précoce d’un être cher, d’une maladie grave, d’un burn out comme cela a été mon cas ou d’une guerre.

Quels sont les facteurs qui favorisent une évolution résiliente ?

Selon Boris Cyrulnik, on en repère trois principaux : « le tempérament de l’enfant, le milieu affectif dans lequel il baigne au cours des premières années, un environnement soutenant ou non. »

Sommes nous égaux face à la résilience ?

A l’âge de 10 mois environ, l’enfant apprend une certaine manière de se faire aimer, surtout de la part de ses parents. La réponse de ces derniers créera un attachement de type Secure ou Insecure. Aussi, même s’il arrive malheur à sa mère, le petit aura acquis un mode de conquête de l’autre.

De mon point de vue, nous ne sommes pas égaux face à la résilience. Selon la théorie de l’attachement du psychologue John Bowlby, nous sommes soumis à une classification d’attachement différente qui conditionne nos capacités de résilience. (Attachements de type Secure/Insecure).  Selon le profil, l’enfant mettra en place des stratégies d’adaptation particulières (type évitant ou anxieux) qui conditionneront également ses capacités de résilience.

Je propose un test pour découvrir votre profil (Secure/Insecure) si vous souhaitez le découvrir : bilan bien-être

Concrètement, quels traits psychologiques remarque-t-on le plus souvent chez les résilients ?

Selon Boris Cyrulnik, les résilients ont mis en place toute une série d’attitudes de protection (liée à l’attachement Insecure).

En premier lieu la révolte, le refus d’être condamné au rôle de victime passive : « J’ai en moi la force de réagir, aussi je vais me battre, chercher à comprendre. »

Puis, il y a le rêve. « Je m’appelle Georges Perec, j’ai 8 ans, j’ignore ce que mes parents sont devenus. Alors, je vais écrire, écrire pour leur donner un tombeau. » Dans son roman La Disparition, la lettre disparue, ce « e » manquant, c’est « eux ». Un manque dont témoigne également Guy Corneau dans son livre Père manquant, fils manqué. On observe également une forte dose de mégalomanie chez les résilients caractérisée par un rêve puissant que l’on peut cacher.

Autre mécanisme de protection : le déni. Le déni sert à se protéger de la pitié des autres, à préserver leur dignité et leur propre image. Mais dans leur monde intime, ils pleurent, souffrent, rêvent…

Enfin, dernier mode de défense qu’ils mettent en œuvre : l’humour. Bien sûr, tous les résilients n’ont pas un sens de l’humour développé. D’ailleurs quand on souffre vraiment trop, l’humour devient impossible.

Est-on résilient ou non résilient une fois pour toutes ?

Il semble que, lorsqu’on a été blessé dans sa vie, on est contraint de mettre en place un processus de résilience jusqu’à sa mort. La blessure est enfouie, maîtrisée, transformée, mais elle ne guérit jamais complètement.

Comment sortir d’une épreuve ?

La résilience est directement liée à votre aptitude à gérer le stress de même qu’à vos habiletés à résoudre les problèmes, notamment à comprendre les mécanismes psychiques qui sont en jeu lors d’une épreuve. D’autres facteurs environnementaux ont aussi un impact sur la résilience. Ainsi, votre réseau de soutien et le milieu dans lequel vous évoluez influencent votre capacité à vous reconstruire. Être entouré de personnes positives favorise la recherche de solutions contrairement à un milieu plus négatif qui ne vous reflète que les aspects “victimisants” de votre situation. Par l’établissement de liens positifs avec autrui vous diminuez également l’anxiété, favorisez la communication et l’épanouissement.

Suite à une épreuve, il est normal de vivre une certaine révolte et, bien canalisée, cette énergie peut vous aider à remonter la pente. Le refus de se sentir condamné et le désir de s’en sortir aident donc à vous mobiliser.

Certaines caractéristiques personnelles favorisent aussi la reprise de pouvoir suite à un événement traumatisant : la confiance en soi, l’expression de vos émotions et de vos besoins, l’image que vous avez de vous-même compte également.

De plus, si vous faites preuve de souplesse psychologique et d’une attitude d’ouverture, vous aurez la capacité de mettre en place des actions efficaces pour vous relever d’une épreuve.

Enfin, les émotions agréables. Cet aspect est relié à l’attitude positive et non pas au fait de nier les faits qui vous affligent. Une attitude positive ne fait pas en sorte que vous êtes dans le déni. Au contraire, elle vous place en position « gagnante ». Il a été démontré que l’attitude positive améliore la résolution de problèmes et génère des émotions saines. Il peut s’agir de la gratitude, la patience, l’empathie ou la confiance. Tout un travail de psychologie positive peut vous aider dans ce chemin de résilience.

Mon expérience personnelle

J’ai mis plus de quatre ans à me sortir d’un burn out. Cette épreuve m’a permis d’identifier les mécanismes psychiques qui se cachaient derrières mes stratégies inconscientes de contrôle, de rigidité et de dépendance. Et surtout de trouver des solutions.

Soyez convaincu(e) que vous pouvez influencer favorablement votre parcours et vous aussi faire preuve de résilience, de renaissance. Peu importe les expériences positives et négatives, la vie vous conduira plus loin. Si vous tirez les enseignements de vos épreuves, que vous croyez que votre vie a du sens et que vous vivez ces épreuves en conscience et avec du recul, vous serez plus apte à faire face aux difficultés et vous en remettre par la suite.

Si vous vivez une épreuve difficile, je vous souhaite réellement de vivre en conscience, ce chemin de résilience, et de trouver la force intérieure pour vous en sortir.