Guérir sa blessure d’abandon

Guérir sa blessure d’abandon est un long chemin de compréhension et d’actions en conscience.

La souffrance des autres fait souvent résonner certaines choses en soi, je l’ai constaté et je l’ai expérimenté concernant ce thème qui consiste à guérir sa blessure d’abandon.

J’ai longtemps souffert d’abandon, de ce « trouble » sans jamais en comprendre les symptômes et les mécanismes.

Puis un jour, j’en ai identifié les causes et j’ai réussi, en conscience, à « guérir » cette blessure refoulée si profondément en moi qu’il me fallut trois ans pour arriver à fluidifier, transmuter mes émotions et à coopérer avec mon inconscient.

J’ai toujours été très sensible aux malheurs des autres et le mien me rendait encore plus malheureux, jusqu’au jour où j’ai pu mettre des mots et comprendre les subtilités de cette blessure. J’en ai souffert pendant vingt-trois ans et j’ai mis trois ans pour arriver à me « guérir ». Ce fut long car j’ai traversé cette épreuve presque seul.

NB : Depuis, issue de mon expérience, j’ai établi une « méthode » pour « guérir » ses blessures, plus rapidement et tout en douceur.

Je suis resté inconscient très longtemps de cet abandon comme beaucoup de personnes, je m’étais protégé par une carapace (apparence, masques ou faux self) qui m’empêchait d’éprouver certaines émotions et de m’engager dans des relations affectives. Je m’étais construit un masque, un masque de contrôle. Il a fallu que j’éprouve un burn out pour me rendre à l’évidence qu’il y avait un truc qui clochait réellement et qu’il fallait que je me confronte à mes peurs et à mon inconscient qui m’imposait sa loi dans certains domaines de ma vie.

Le sentiment d’abandon

Quand il est mal supporté, le sentiment d’abandon se traduit par une série de manifestations physiques et psychiques pouvant aller du simple serrement de cœur à l’anxiété, de la dépression à l’agressivité en passant par des épisodes phobiques.

Amy, ce film qui raconte la vie d’Amy Winhouse : un talent exceptionnel mais une enfant abandonnée par son père, un père qui ne savait pas dire non comme son petit ami dépendant, cette histoire nous montre l’importance de l’éducation sur notre personnalité. Merci Amy.

La névrose d’abandon

Cette avidité affective produit un mélange d’angoisse, d’agressivité et de dévalorisation de soi : « je ne suis pas aimé parce que je ne suis pas aimable ». Être en proie à un besoin affectif insatiable jamais satisfait avec une bonne dose de pessimisme. Le syndrome d’abandon est essentiellement la conséquence d’une carence de soins maternels qui se traduit par de mauvais traitements physiques ou psychiques, soit par de l’indifférence.

Ce qui crée la souffrance, ce n’est pas l’émotion, mais le blocage de l’émotion imposé par le mental ; soit le blocage de la reconnaissance de l’émotion, soit encore le blocage de ce que peut être ressenti de l’émotion, soit enfin le blocage de l’expression de l’émotion. Cela se traduit souvent par une névrose d’abandon.

L’abandon originel

Tous les actes commis à l’encontre de l’enfant l’amènent à se sentir sans valeur et à se dévaloriser à son tour : il se convainc qu’il est un taré, limité et nuisible. Il finit par penser que ses parents ont raison de l’éloigner, de le rejeter et de l’exclure. « L’abandon est tout simplement un meurtre, prémédité ou non, l’enfant abandonné est victime d’une tentative de meurtre. »

Dans mon cas, je pense sincèrement que mon transfert aux hôpitaux juste après ma naissance prématurée et un mois de couveuse sans contacts avec ma mère a nécessairement joué sur ma peur de la séparation, donc de l’engagement. Mes parents auraient également préféré avoir une fille, ils me l’ont souvent répété, pour moi, j’ai eu l’impression d’être rejeté comme si je n’avais pas été désiré. Cela génère de la honte pour l’enfant intérieur. Oui je suis un homme et fier de l’être.

Vous pourrez aussi faire un tour dans la parentification qui peut vous aider à comprendre que les enfants ne sont pas responsables des agissements des parents, de leurs problèmes de couples.

Les relations avec vos parents peuvent être aussi une cause d’abandon, mon papa a été très sévère et ne m’a jamais dit je t’aime, ma maman a été très protectrice et étouffante.

Par malchance, mon papa est également tombé malade à l’âge de quarante-deux ans, quand j’en avais sept, et cet épisode de ma vie ne m’a pas aidé à devenir un homme affirmé et à « couper l’énergie psychique » d’avec cette mère étouffante.

Guy Corneau explique cela très bien dans son livre « Père manquant, fils manqué » et les répercussions que cela peut avoir sur la vie d’un homme. Voir mon article Père manquant, fils manqué.

Je sais que vous pensez avoir eu une enfance heureuse comme moi et que le problème n’est pas là mais en lisant des exemples d’histoires d’abandon, vous commencerez à réaliser qu’il faut aller chercher dans cette direction, ou pas.

Il existe de nombreux autres exemples d’abandon, repensez simplement à un évènement que vous ressentez psychiquement comme un abandon pour savoir si vous en souffrez.

Guérir ses blessures mais aussi ses traumatismes

Mon expérience m’a montré que « guérir ses blessures » ne suffisait parfois pas assez. Certaines personnes ont été traumatisées dans leur enfance (naissance difficile, viol, agressivité ressentie de toute sorte). On parle « d’enfant insécure ou de psychisme insécure ». En complément d’un travail sur les blessures, il est parfois indispensable de travailler sur les traumatismes non résolus.

Le mental

Le mental est ce qui nous coupe du moment présent, il nous projette dans le futur ou nous entraine dans le passé. Il nous coupe de nos émotions, il nous empêche de les ressentir et de les vivre.

La méditation est un magnifique outil pour se dissocier du mental et pour se concentrer sur le moment présent en accédant à l’introspection, je la pratique régulièrement, elle me permet de développer ma concentration, mon attention et ma patience. La méditation m’a été d’une grande aide pour guérir cette blessure, elle m’a permis de « passer l’épreuve du feu » et de pactiser avec mon inconscient Plus qu’une méditation « assise », c’est une attention de tous les instants que je pratique, une pratique de Mindfulness.

Les attitudes sociales de la personne abandonnée

Les attitudes en société peuvent osciller entre l’hyper sociabilité et l’hyper agressivité selon que la personne ressente l’envie de plaire à tout prix ou qu’elle désire provoquer le rejet puisqu’elle est convaincue d’avoir à le subir un jour ou l’autre. Le repli sur soi est aussi une possibilité avec une peur de la solitude et la négation de soi ainsi que la soif de reconnaissance.

Le pire de tout, c’est que j’ai longtemps cru que m’éloigner des autres était la façon de me protéger et de nourrir mes besoins, en réalité c’était l’inverse que je désirai. Cette blessure peut souvent nous amener à avoir des comportements inadaptés pour soi, à nous de les identifier et d’y remédier, en posant des actes conscients.

Les attitudes affectives de la personne abandonnée

La personne abandonnée peut se lancer dans la conquête à tout prix, tomber dans la dépendance affective si elle rencontre son Anima ou son Animus, séduire une personne déjà en couple pour être sur de ne pas s’engager et provoquer l’abandon.

Le manque de confiance en soi se trouve souvent caché, la personne peut aimer à la folie et rejeter son prétendant. Il peut être aussi un perfectionniste sur le plan relationnel, il faut trouver l’être parfait, cela le mène à une recherche effrénée et bien entendu à la déception car la perfection n’existe pas, il recherche l’être avec qui fusionner et être libre, ce qui est contradictoire, impossible et débouchera vers l’insatisfaction.

Dans toute ma vie, j’ai oscillé entre ces différentes attitudes sans comprendre, il fallait m’accepter comme j’étais, il fallait également envisager l’amour différemment, en réalité, apprendre à aimer, à ouvrir mon cœur et à m’abandonner.

Comment guérir

Seule la personne souffrante est capable d’effectuer le travail qui lui permettra de guérir, vous pouvez juste lui donner quelques indices, lui donner tout votre amour en la comprenant, en lui laissant trouver son chemin de l’amour et de la guérison. Comme j’ai expérimenté cette épreuve, je vous donne ici quelques suggestions concernant ma démarche :

  • Pas de médicaments ou peu si nécessaire.
  • Ne pas attendre de solution « miracle ».
  • Être son propre guérisseur (faire son ordonnance des actions à mener).
  • Éteindre et faire taire son mental (en pratiquant la méditation par exemple).
  • Reconnaitre, ressentir et exprimer les émotions liées à l’abandon
  • Reconnaître ses stratégies de survie et identifier ses scénarios de vie (souvent répétitifs)
  • Reconnaitre l’abandon (il faut le trouver en pratiquant l’introspection).
  • Supprimer toutes les addictions et compensations (achats compulsifs, liaisons à répétitions, alcool, drogue, jeux, travail en mode burn out … ), il faut se mettre à nu.
  • Coopérer avec son inconscient
  • Se donner des permissions, des autorisations.
  • Apprendre à fluidifier et transmuter ses émotions.
  • Envisager une démarche pour accepter et guérir son  traumatisme (naissance, viol, agression de toute sorte)
  • Changer sa façon de voir la relation à l’autre, à l‘amour.
  • Ouvrir son cœur.
  • Trouver une personne de confiance à qui parler (un coach par exemple)
  • Faire appel à des ressources externes si nécessaire (coach, hypnotiseur, sophrologue, kinésiologue…)

Je remercie le destin, j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment qui m’ont permis de prendre conscience et de comprendre cet abandon et ce rejet. J’ai vécu ce qu’il fallait vivre, je ne regrette rien, ce fut extrêmement difficile mais aujourd’hui je suis fier d’avoir traversé cette épreuve qui m’a enseigné énormément de choses et de pouvoir accompagner celles ou ceux qui le vivent encore.

Arnaud Joubaire

Arnaud JOUBAIRE est coach, conférencier et formateur depuis plus de 20 ans

20 ans d’expertise au service de votre affirmation, de votre croissance individuelle, de votre bien-être et de votre santé intégrale !