Peurs : Apprivoiser ses peurs

Le Message Sérénité 3 – Apprivoiser ses peurs

Le Message Sérénité 3 : Voir également la vidéo sur YouTube

 

Peurs : « Apprivoiser ses peurs »

L’actualité tourne actuellement en boucle autour du confinement, de l’après-confinement, du Covid-19 et de ses conséquences.

NB : Vous pouvez retrouver la vidéo de cet article en suivant ce lien.

Il y a des conséquences heureuses, comme les mouvements de solidarité, la guérison de personnes atteintes du covid-19, même des personnes âgées, et cela est réjouissant.

Il y a aussi des conséquences dramatiques. Plusieurs personnes racontent leur sentiment de crainte, de solitude, de séparation, de désarroi parfois, d’impuissance aussi à l’annonce de la mort d’un proche.

Et la mort ne distingue pas la race, la couleur ou le statut social.

Le personnel de santé, même si lui n’abandonne pas, est seul, abandonné et oublié. Dans les hôpitaux ou les Ehpad “d’habitude plein de vie” entend-on, les sourires “commencent à s’effacer”.

Et pourtant, la vie poursuit son cours.

La vie nous confronte à des blessures, des malheurs, des injustices, et nous souffrons. En réalité, l’esprit humain souffre d’un archaïsme qui, au cours de son histoire, lui a pourtant permis de survivre : la peur.

C’est une des couches primitives de notre cerveau reptilien ; un héritage avec lequel nous devons apprendre à vivre. Le résultat de cette peur est l’ensemble des émotions qui font souffrir l’humanité. Tous les humains souffrent de la même émotion.

Une émotion que l’on peut apaiser, apprivoiser, en essayant de comprendre les manifestations de la peur et sa cause originelle.

Et c’est le thème que j’aborde dans la vidéo LMS-3 sur ma chaîne YouTube.

Le Message Sérénité

Accueillir, fluidifier et transmuter ses peurs,

c’est les apprivoiser à « 100% »

4 conseils

  1. Accueillez vos peurs
  2. Apprenez à apprivoisez vos peurs
  3. Recourrez au jugement humain
  4. Nourrissez vos vies de philosophie et de sagesse

Accueillez vos peurs

J’aimerai commencer cette première partie par une citation d’Erica Jong, une écrivaine américaine.

« J’ai accepté la peur comme une partie de ma vie, particulièrement la peur du changement… J’ai continué la route malgré les battements sourds de mon cœur qui me disaient : fais demi-tour. »Erica Jong

Et j’ajouterai à la citation d’Erica Jong les 2 phrases suivantes :

« Tout ce à quoi je résiste… persiste… »

« Tout ce à quoi je fais face… s’efface… »

Que se passe-t-il si je résiste à mes émotions ?

Le fait de résister aux émotions renforce/amplifie la manifestation de nos émotions. Pire, si je refoule mes émotions, elles vont ressortir d’une manière encore plus exacerbée.

Le bilan énergétique de tout cela est désastreux, on dépense de l’énergie pour créer l’émotion et on dépense de l’énergie pour lutter contre ce que l’on a créé.

La mauvaise gestion des émotions et de notre réalité émotionnelle fait de nous des personnes épuisées dans la vie car on comprime de façon permanente les émotions qui voudraient faire leur travail en paix. Cela risque de nous amener au burn-out.

« Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime »

Si je n’exprime pas mes émotions, elles vont s’imprimer dans le corps qui risque de somatiser et qui peut aller jusqu’à faire émerger une maladie.

Que signifie accueillir ses peurs ?

Accueillir ses peurs signifie les reconnaître, les accepter et les observer. Et surtout d’arrêter de s’y opposer.

Mais pas que, cela signifie également et surtout prendre de la distance, se connecter à elles et les nommer. Et cela est déjà un exercice difficile pour certains. 4 émotions de base et ensuite ?

Accueillir ses émotions est un vrai travail sur soi. Cela signifie de développer une véritable conscience de ses états internes.

Et notre conscience, et bien, elle peut se poser sur notre mental, sur nos émotions ou sur nos actes.

Et pour développer cette conscience, il est nécessaire de faire taire le mental, de réapprendre à faire le vide, à retrouver de l’immobilité donc d’arrêter l’agitation mentale de toute sorte.

Comment stopper l’agitation ?

C’est un entraînement !

On apprend à écrire, à lire, on développe sa musculature mais où apprend-on à maîtriser son mental, son esprit ?

Stopper l’agitation, cela signifie apprendre à arrêter le pilotage automatique et revenir dans l’attention attentionnelle.

Le yoga ou la méditation permettent d’atteindre ce silence intérieur, par exemple mais pas seulement.

Que permet la conscience ?

La peur est un archaïsme hérité de nos ancêtres, et c’est un héritage bien encombrant.

Parce qu’il agit à notre insu, au moins au niveau conscient, et décide de lui-même, en toute autonomie, du niveau de gravité de la mise en alerte de notre organisme et de notre conscience. Sans nous demander notre avis !

Heureusement, au cours de l’évolution, la nature nous a doté de 3 cerveaux : le reptilien (le cerveau primitif), le limbique et le cortex ou néocortex.

En tant qu’être humain, notre intelligence nous permet d’identifier d’où peuvent provenir nos réactions. Notamment cela nous permet de distinguer les réactions émotionnelles des réactions rationnelles.

Et notre attention, notre conscience nous permettent de distinguer les émotions des faits.

Face à la peur, notre conscience nous permet surtout de ne pas s’attacher, ni de s’identifier à nos émotions.

Et c’est extrêmement important pour apprivoiser ses peurs !

Car si vous associez à vos émotions, ce sera extrêmement difficiles de vous en détacher et de les observer. Vous ne pouvez pas être à la fois l’observateur et l’observé.

Un exemple : Éviter de dire par exemple « je suis en colère » mais plutôt « je ressens de la colère ».

Problème de l’identification

C’est le même problème quand on s’identifie trop à des choses, on met ou on nous met des étiquettes. Comme le fait de s’identifier à son métier par exemple.

Ne pas d’identifier permet de commencer à se distancier de ses émotions sans les nier et à être plus factuel sur ce que l’on ressent.

En communication constructive ou non violente, on apprend d’ailleurs à distinguer 2 choses essentielles : L’objet et le sujet d’une conversation.

Il y a l’objet par exemple : le stylo / Le sujet : l’être humain que je représente. L’idée consiste à ne pas « s’identifier » au stylo en le nommant par « Mon stylo » mais « Le stylo », c’est complètement différent. Dans un cas, on s’attache au stylo, dans l’autre cas, on reste factuel donc détaché de l’émotion.

Si vous avez une émotion désagréable, comme la peur, évitez de dire, « j’ai peur » pour identifier votre être à l’émotion, mais « je ressens de la peur ».

C’est une étape importante pour comprendre que nos émotions sont un état, pas la complète réalité de notre être.

C’est ce que j’enseigne dans mes formations en communication constructive, notamment dans l’apprentissage de l’assertivité ou l’affirmation de soi.

Apprivoiser vos peurs

Comment réagir face à une peur ?

Si le danger est réel et la peur est légitime cela nécessite une réaction adaptée, appropriée.

Dans mes ateliers ou mes coachings, j’apprends aux personnes à mieux vivre leurs émotions.

Face à un danger, il ne s’agit pas de nier ou de refouler ses émotions désagréables. Il est clair que si une bombe éclate aux alentours de nous, la meilleure solution est de fuir !  Mais aujourd’hui, il n’y a pas de bombes à nos côtés.

En revanche, nous sommes amenés à nous confiner, à rester chez nous et à apprendre, pour ceux ou celles qui en ressentent le besoin, à apprivoiser leurs émotions et leurs peurs

Le principe consiste à accueillir, se connecter, suivre son émotion, la nommer et l’exprimer !

Donc, les reconnaître, les verbaliser ou encore les écrire est le premier pas de l’acceptation de ses émotions. En tout cas, toujours selon la psychologie cognitive, cela aide à « apaiser ses peurs ».

C’est une solution possible pour apprivoiser sa peur.

Est-ce que cela suffit ? Non…

Parfois, pour certaines peurs, il est nécessaire d’utiliser ce qu’on appelle des processus de fluidification et de transmutation des émotions dans des cas très sensibles.

En bref, voici le processus de fluidification que je vous suggère pour apprivoiser vos peurs est le suivant…

Processus de fluidification de des émotions

  • Se connecter à son émotion et accueillir son émotion
  • Reconnaître et accepter de ressentir cette émotion
  • Suivre et nommer cette émotion (Ne vous identifiez pas à votre émotion)
  • Écrivez ou parlez de vos peurs et de vos inquiétudes comme un « objet » d’observation (N’en parlez pas trop non plus !)
  • Identifier les besoins correspondants
  • Poser ou acte ou des actes en conscience pour nourrir votre besoin

Ce processus, vous pouvez l’appliquer pour n’importe quelle peur, et bien évidemment pour la peur liée au Covid-19.

Bien évidemment, ce processus a des limites, il demande parfois un entraînement ou le soutien d’un professionnel de l’accompagnement.

Comme je vous l’ai dit, il faut parfois recourir à un processus de transmutation des émotions que je ne peux pas détailler ici.

Recourrez au jugement humain

Pourquoi et quand recourir au jugement humain ?

Dans tous les cas mais en particulier dans les cas plus difficiles, comme la perte d’un proche.

Car quand on parle de peur, il y a celles que l’on peut éprouver pour soi ou pour les autres. Une des peurs les plus délicates est celle de perdre un être proche.

Cela peut nous renvoyer au sujet de la mort. Et malheureusement, dans nos sociétés dites modernes, matérialistes, scientistes, c’est devenu un tabou !

D’ailleurs, observez, on ne respecte plus ou presque plus de rituels pour célébrer la mort.

C’est presque un déni : On parle « d’être qui est parti », « qui est reparti au ciel », ou « qui nous a quitté » « qui a disparu » etc. et beaucoup de personnes, de médias n’osent pas employer le mot mort.

Pourquoi est-ce difficile d’employer le mot mort ?

Je pense que la mort fait peur car c’est une inconnue. Comme personne ne peut dire ce qu’il se passe après la mort, et que la science n’a rien démontré à ce sujet, on préfère rester dans le déni.

Mais justement, le déni, c’est la seconde étape du processus du deuil d’Elisabeth Kubler Ross.

Et cela est propre à notre culture, il y a beaucoup d’autres cultures qui osent regarder la mort en face. Et rappelez-vous ce que je vous ai dit en introduction : « Tout ce à quoi je résiste persiste, tout ce à quoi je fais face s’efface… »

D’ailleurs, je me sens assez choqué de voir que notre monde occidental qui croit en la croissance continue va bientôt croire en l’immortalité ! (Cf. mouvements transhumanistes portés par exemple par le Dr Alexandre notamment.)

J’entendais parler « d’homme augmenté » maintenant c’est « d’homme immortel »

Réalise-t-on bien ce vers quoi l’humanité se projette avec cette ambition d’immortalité ?

Avez-vous vu le film « Un jour sans fin » ? Le film met en scène un personnage qui à son corps défendant, revit la même journée, recommence encore et encore la même journée à chaque fois que son réveil sonne : il semble bloqué dans le temps jusqu’à ce qu’il ait donné un sens à sa vie

Et bien justement, je pense qu’il est temps de réintégrer dans nos sociétés, un peu, de philosophie, de sagesse, tout simplement d’humanité !

Alors le recours au jugement humain, c’est reconnaître l’aspect intemporel des choses et reconnaître la Mort comme faisant partie de la Vie !

Nous devons donc apprendre à repenser notre rapport à la mort et à la vie. Mais également repenser le progrès.

« Il faut avoir plus peur de sa vie que de sa mort » – Anne Barratin

Intégrez de la philosophie et de la sagesse dans nos vies

Comment repenser notre rapport à la mort et à la vie ?

En intégrant un peu de philosophie et de sagesse dans nos vies.

C’est quoi la philosophie ?

Définition : Ensemble de conceptions portant sur les principes des êtres et des choses, sur le rôle de l’homme dans l’univers, sur Dieu, sur l’histoire et, de façon générale, sur tous les grands problèmes de la métaphysique.

Étymologie : Le mot « philosophie » est un mot d’origine grecque : il vient directement de (philosophia). Il se décompose en philo- (verbe philein : aimer, chercher) d’une part, et, d’autre part, -sophie (nom sophia : connaissance, savoir, sagesse).

Littéralement, la philosophie est l’amour de la sagesse ou du savoir.

C’est quoi la sagesse ?

Définition : Qualité de quelqu’un qui fait preuve d’un jugement droit, sûr, averti dans ses décisions, ses actions. Qualité de quelqu’un qui agit avec prudence et modération ; caractère de son action. Tempérance, modération dans les désirs, les plaisirs, la nourriture, la boisson, etc.

La sagesse orientale : Idéal supérieur de vie proposé par une doctrine morale ou philosophique ; comportement de quelqu’un qui s’y conforme.

La sagesse pourrait aussi s’apparenter à l’innocence de l’enfant.

La différence entre l’enfant et l’adulte ?

L’enfant est innocent, l’adulte est connaissant, il a acquis des « savoirs ». Le savoir est le moyen que nous avons pour communiquer avec les autres.

Néanmoins, je vous pose une question :

Est-ce que ce savoir n’est pas illusionné ? Conditionné ?

N’est-il pas conditionné par des croyances, des certitudes liées à notre éducation, notre culture, nos religions ?

Pour reprendre les termes d’Alice Miller (docteure suisse en philosophie, psychologie et sociologie et chercheuse sur l’enfance), l’adulte n’a-t-il pas été domestiqué plutôt qu’éduqué ?

Et nos croyances sur la mort ne nous enferment-t-elles et ne provoquent-t-elles pas les manifestations de la peur ?

Qu’est-ce qu’un sage ?

« Le sage est celui qui a transcendé le savoir et ne retombe plus dans le rêve illusionné car désormais il sait… » – Inconnu

Je déplore les actuels décès liés au Covid-19 et en même temps, j’espère que cette pandémie nous fera prendre conscience du nouveau chemin à envisager et, même si je crains des mois difficiles à venir, d’un point de vue social et économique, j’ai bon espoir dans un futur meilleur.

De mon point de vue, nous ne vivons pas un changement mais une véritable transition et j’aimerai partager avec vous ma vision, dans un prochain article, autrement dit comment mieux vivre les transitions et le changement de paradigme que nous sommes certainement en train de vivre.

« La sagesse c’est l’art d’admettre la fragilité de ce que nous pensons ainsi que la faiblesse des choses sur lesquelles nous fondons nos certitudes » – Gerard Brenan

Et si la peur n’était pas un archaïsme mais une maladie ?

On considère souvent la peur comme un système d’alarme ou un système d’alerte lié à notre système archaïque mais je vous invite à une autre question :

Et si la peur et l’amour n’était qu’une réalité d’une même facette et que l’amour était l’antidote de la peur ? Vous savez comme Dr Hyde et Mr Jekyll.

Je fais l’hypothèse, comme lestoltèques, qu’elle est liée à notre manque d’amour. Au fait que nous ne soyons pas capables d’aimer, de s’aimer, de nous aimer.

Et pour approfondir cette question je vous suggère l’excellent audio « La maîtrise de l’amour » de Don Miguel Ruiz.

Mes articles en lien avec le sujet :

Voir également mon article “Comprendre et apaiser ses peurs” ou ma vidéo sur YouTube LMS-2 “Vos peurs ? Apaiser les à 50%“.

Guérir ses blessures

Stress, trauma et traumatisme

Méditation de pleine conscience

Philosophie

Sagesse et plénitude intérieure

Amour conditionnel et inconditionnel