Sagesse amérindienne, sagesse de Vie

Citation de vie

« Être né homme sur cette terre, est une charge sacrée, nous avons une responsabilité sacrée, du fait de ce présent exceptionnel qui nous a été fait, bien au-dessus du beau cadeau qu’est la vie des plantes, des poissons, des forêts, des oiseaux, et de tous les êtres qui vivent sur terre, nous nous devons de prendre soin d’eux » – Audrey Shenandoah (onondaga)

Cette phrase résume à elle seule tout ce qu’implique la sagesse amérindienne. Elle rejoint d’ailleurs bon nombre d’autres traditions ou d’enseignements, comme le Dharma, l’enseignement du bouddha.

Sagesse amérindienne, vision de la vie et de la mort

La culture amérindienne, autrement dit, la sagesse amérindienne, nous apporte un enseignement majeur concernant la Vie et donc la Mort autour d’une légende. Voici cette légende.

« Lorsque vient le moment de mourir, si nous avons de la chance, si nous avons consacré notre vie à mettre de la conscience sur ce que nous vivons, nous aurons le grand privilège d’être présenté face au grand aigle.

Et ce grand aigle va accueillir notre âme en nous posant 3 questions :

1/ Qu’as-tu fait de ta vie ?

2/ Comment as-tu aimé ?

3/ En quoi as-tu participé à un projet plus grand que toi, qui te dépasse et qui a contribué à rendre ton monde meilleur ?

Et si nous sommes capables de répondre d’une façon satisfaisante à ces trois questions, la légende amérindienne dit que nous sommes libérés à tout jamais de la nécessité de nous réincarner encore et encore et de venir repasser par ce plan de souffrance, de lourdeur et que nous pouvons accéder aux grandes prairies de l’éternité. »

Nous pouvons d’ores et déjà nous poser ces 3 questions fondamentales et orienter nos vies différemment. Là encore, force est de constater que cette légende rejoint bien d’autres traditions sur notre devenir après la mort.

Message de sagesse des « Hommes vrais »

La culture amérindienne enseigne depuis très longtemps des messages de sagesse.

Michel de Montaigne a d’ailleurs été profondément choqué par la manière dont on a traité les Indiens du Nouveau Monde. Non content de souligner la relativité des valeurs et des religions, Montaigne affirme à propos des Indiens que ces « sauvages » que l’on prétendait civiliser étaient plutôt aptes à nous prodiguer des enseignements très intéressants sur le respect de la nature et la condition humaine. Montaigne sera frappé par leur naturel et leur authenticité ; il les décrira comme « simples, spontanés, vrais, et, tout compte fait, heureux…»

Sagesse amérindienne et Dominique RankinJ’ai eu la chance de rencontrer à deux reprises Dominique Rankin et de réaliser deux séjours avec lui, notamment pour pratiquer une « Matato », une tente de sudation et de guérison et un « Anokiwinni », un stage de ressourcement pour Hommes.

Anokiwinni en algonquin est une expression en lien avec le rôle de l’homme en tant que protecteur. Entre hommes, nous prenons le temps de réfléchir sur les différents rôles que nous jouons dans notre vie, prenant conscience de là où nous en sommes dans notre vie.

Dominique Rankin est un grand chef amérindien algonquin. Très apprécié pour son sens de l’humour et son énergie, il se consacre aujourd’hui au rôle de leader spirituel dans la tradition Anicinape.

 

 

Né sur les berges de la majestueuse rivière Harricana, il est destiné à succéder à son père à titre de chef héréditaire et homme-médecine, mais l’envahissement des territoires autochtones par les Blancs et l’intégration de force à leur société change radicalement le cours de son existence.

Arraché à ses parents et à sa culture, il grandit dans le pensionnat des petits Sauvages avant de retrouver la liberté, son peuple et ses origines.

 

Au travers de son livre « On nous appelait les Sauvages », il offre un vibrant témoignage sur le respect, le pardon et la guérison. Il a initié un chemin vers ce à quoi peut ressembler un Homme vrai, un homme qui aura été jusqu’au bout de sa quête malgré toutes les atrocités qu’il aura vécu.

 

D’ailleurs, comme Montaigne, je me demande bien aujourd’hui « Qui sont les sauvages ? »

Sagesse amérindienne, transition de vie et résilience.

L’aigle est un animal sacré et un symbole clé dans la civilisation amérindienne.

D’ailleurs, il est très intéressant de savoir que les aigles vivent 70 ans, mais à 40 ans, ils doivent prendre une décision difficile. Leurs ongles deviennent si longs et flexibles qu’ils ne peuvent pas tenir les proies dont ils se nourrissent. Le bec, rallongé et pointu, se courbe trop pointé contre la poitrine et ne lui sert plus. Ses ailes sont vieillies et lourdes en fonction de la grande taille de ses plumes, et d’ici là, voler devient très difficile.

Il a deux alternatives : s’abandonner et mourir, ou faire face à un douloureux processus de rénovation, de transition, qui consiste à voler vers un nid dans les montagnes près d’un mur, puisqu’il est sûr.

L’aigle commence à frapper avec son bec sur le mur avec beaucoup de force jusqu’à ce qu’il l’arrache. Ensuite, il attendra la croissance d’un nouveau pic, qui détachera un par un ses vieux ongles. Lorsque les nouvelles griffes commencent à naître, elles commenceront à déchirer leurs plumes usées.

Et après tous ces longs et douloureux cinq mois de blessures, de cicatrices et de croissance, il réussit à accomplir son fameux vol de renouveau, de renaissance et de fête pour vivre encore une trentaine d’années…

Dans notre vie, pour continuer un vol de victoire, nous devons souvent nous protéger pour un certain temps et commencer un processus de renouvellement.

C’est ce que nous pourrions assimiler aujourd’hui aux grandes transitions de vie, notamment pour celles et ceux qui vivent des burn out et qui doivent faire preuve de résilience.

Ainsi, ce processus nous invite à nous détacher de coutumes, de traditions et de souvenirs dont le poids nous empêche d’avancer. Ce processus de libération nous invite également à désencombrer notre existence de ce qui est superficiel. Seul libres du passé nous pouvons profiter du résultat précieux qu’un renouveau nous apporte toujours.

S’inspirer de la sagesse amérindienne pour renaître à soi-même et s’envoler

Se renouveler à l’intérieur implique de mettre de l’ordre dans le monde mental, dans nos vies, en jetant les souvenirs d’événements frustrants ou douloureux pour rester seul avec l’expérience de ce que nous avons appris.

Pour mettre de l’ordre, pour nous renouveler et pour voler, il faut se connaître, savoir qui nous sommes, quelles sont nos potentialités et vers où nous souhaitons voler.

Pas besoin de s’adapter au problème ; il y a une possibilité de s’en débarrasser. Mais la route est un peu difficile, la route est un défi. C’est un choix que l’on peut faire seul ou accompagné.

Suivons la route des aigles, vers le renouveau, toujours en haut, toujours en avant…